© 2013 Ben Heine |
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INTRO: Editorialiste de l’édition d’automne du Volkswagen Magazine, Ben Heine est un artiste multidisciplinaire qui sait jongler avec les techniques et les supports. Il mélange photo et dessin, notamment dans sa série ‘Pencil Vs Camera’, mais il travaille aussi sur le corps humain, dans ses œuvres ‘Flesh and Acrylic’. Virtuose du crayon, il utilise également volontiers le digital, passant sans difficulté de l’un à l’autre et offrant au regard des images toujours saisissantes.
INTRO: Editorialiste de l’édition d’automne du Volkswagen Magazine, Ben Heine est un artiste multidisciplinaire qui sait jongler avec les techniques et les supports. Il mélange photo et dessin, notamment dans sa série ‘Pencil Vs Camera’, mais il travaille aussi sur le corps humain, dans ses œuvres ‘Flesh and Acrylic’. Virtuose du crayon, il utilise également volontiers le digital, passant sans difficulté de l’un à l’autre et offrant au regard des images toujours saisissantes.
Peyo Lissarrague: Vous avez fait des études de journalisme, mais vous avez appris le dessin en autodidacte. Cela rend la reconnaissance par vos pairs plus difficile?
Ben Heine: Il y a des avantages et des inconvénients à être un autodidacte. Le fait de ne pas avoir fait des études d’art poussées m’a sans doute parfois fermé des portes, et certains artistes me regardent peut-être avec condescendance. Mais c’est aussi une formidable liberté qui m’est donnée. Je peux sortir des sentiers battus, je ne suis pas prisonnier des canons académiques ou d’un enseignement typé. Et puis je dessine depuis ma plus tendre enfance, avec passion. J’ai beaucoup travaillé. Je ne crois pas vraiment au ‘don’. C’est en dessinant qu’on devient dessinateur. Avec persévérance.
Vous avez étudié le journalisme, vous êtes dessinateur… vous auriez pu choisir de devenir cartooniste d’actualité. Qu’est-ce qui vous a fait suivre une autre voie?
J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour les dessinateurs d’actualité. Il est très difficile d’exprimer des situations complexes en quelques traits. Pour ma part, je préfère toucher à l’universel plutôt qu’aux détails du quotidien. Je ne suis pas un artiste polémique. Sans aller jusqu’à refaire le monde, c’est un message d’amour et d’amitié que j’ai envie de faire passer. Je veux parler à tout le monde, rassembler plutôt que provoquer.
Vous êtes inspiré par les surréalistes et notamment par Magritte. L’art est un jeu?
Oui je crois que nous devons mettre de l’humour dans l’art. Avoir un regard ludique, enfantin. Ce qui n’empêche pas de défendre des valeurs humanistes ou d’avoir de la profondeur.
Dans votre série ‘Pencil vs Camera’ vous jouez justement sur ces registres. Vous ne vous cantonnez pas dans l’illusion d’optique, puisque vous vous mettez en scène dans l’image. C’est un choix ?
Je fais en effet apparaître ma main dans cette série. Je tiens un dessin qui s’intègre à la photo, et ma main est bien visible. Instinctivement, j’ai dès le début senti que cela était nécessaire à l’équilibre du tout. Pourtant ce n’est pas une jolie main de femme, par exemple, ma grosse main d'homme casse un peu l’harmonie. Mais il le fallait pour aller au bout du concept et marquer l’irruption de l’imagination dans la réalité de la photo. Il fallait que l’on voit clairement que ce n’est pas un photomontage. Je tiens réellement le dessin à la main, et je cadre ma photo pour que les lignes correspondent. C’est très physique !
Votre idée a depuis été largement reprise…
Des agences de publicité notamment se sont ‘inspirées’ du concept. C’est bien, cela prouve que l’idée est bonne ! Pour moi, ‘Pencil Vs Camera’ est une série qui prendra fin un jour. Je m’arrêterai après avoir réalisé cent images. Je travaille déjà sur d’autres projets notamment ‘Digital Circlism’ où je réalise des portraits de célébrités à la manière pointilliste, mais avec des cercles de grande taille. J’ai également amorcé un travail autour du corps, ‘Flesh and Acrylic’, dans lequel je mets des modèles vivants en scène, entièrement peints et intégrés dans un trompe l’œil abstrait. Et puis j’ai commencé un projet musical il y a un an… une nouvelle aventure.
(*) Volkswagen Magazine est la publication officielle de la marque de voiture Volkswagen en Belgique. La revue propose des conseils auto, des infos sur les derniers modèles de voitures Volkswagen, des concours, mais parle aussi des tendances actuelles, de sport, d'art et de festivals. Retrouvez l'interview ci-dessus sur le site de Volkswagen Magazine à ce lien.
Des agences de publicité notamment se sont ‘inspirées’ du concept. C’est bien, cela prouve que l’idée est bonne ! Pour moi, ‘Pencil Vs Camera’ est une série qui prendra fin un jour. Je m’arrêterai après avoir réalisé cent images. Je travaille déjà sur d’autres projets notamment ‘Digital Circlism’ où je réalise des portraits de célébrités à la manière pointilliste, mais avec des cercles de grande taille. J’ai également amorcé un travail autour du corps, ‘Flesh and Acrylic’, dans lequel je mets des modèles vivants en scène, entièrement peints et intégrés dans un trompe l’œil abstrait. Et puis j’ai commencé un projet musical il y a un an… une nouvelle aventure.
(*) Volkswagen Magazine est la publication officielle de la marque de voiture Volkswagen en Belgique. La revue propose des conseils auto, des infos sur les derniers modèles de voitures Volkswagen, des concours, mais parle aussi des tendances actuelles, de sport, d'art et de festivals. Retrouvez l'interview ci-dessus sur le site de Volkswagen Magazine à ce lien.
Editorial, interview, couverture - Volkswagen Magazine (2013) |
Illustration pour un article dans Volkswagen Magazine (2013) |