Qui est Ben Heine? Les œuvres de cet artiste belge ont fait le tour du monde (Article paru sur RTL INFO - 2017)


(Voir l'article original paru sur RTL INFO le 24 mars 2017)

Dès son plus jeune âge, Ben Heine passait beaucoup de temps à dessiner. Petit à petit, il a développé un style et un talent qui lui permettent aujourd’hui de vivre de son art. Dans son studio de Rochefort, cet ancien Bruxellois travaille actuellement à des projets qui mêlent musique et art graphique. 

Le jeune homme de 33 ans, qui habite avec sa femme et ses deux enfants à Rochefort, se présente comme "artiste plasticien et musical belge". Entre 2010 jusqu'à récemment, certaines de ses œuvres ont fait l’objet d’articles dans des médias étrangers à très forte audience tels que le Daily Mail ou le Telegraph, et lui ont permis de lancer sa carrière. Elles ont été exposées dans de nombreuses galeries à Bruxelles, mais aussi à l'étranger. Depuis, Ben s’est lancé dans bien d’autres projets, de la composition musicale au street art, en passant par le body painting. Nous avons interviewé cet artiste touche-à-tout afin de retracer son parcours. 

Une passion pour le dessin qui remonte à l’enfance 

Benjamin est né en 1983 en Côte d’Ivoire. Il a vécu à Bruxelles à partir de l’âge de 7 ans. Issu d’une fratrie de 4 enfants, Ben est le seul à s’être dirigé vers le monde de l’art. Si son père est un ancien ingénieur commercial à Tractebel, sa mère a une certaine fibre artistique puisqu’elle est chorégraphe et dirige sa propre compagnie de danse. Dès l’âge de 10, 11 ans, il a commencé à dessiner pour ne plus jamais arrêter. Enfant, il était un garçon solitaire qui aimait "tuer le temps", dit-il, en dessinant. Une activité "rassurante", confie-t-il. Dès qu’il rentrait de l’école, il se mettait à l’ouvrage, passant beaucoup de temps à développer sa technique. C’est ce qu’il a fait durant toute sa scolarité sans pour autant se décider à poursuivre des études dans ce domaine. 

Il se dirige d’abord vers la communication... 

À la fin de ses études secondaires, Ben est parti en Angleterre pour une année sabbatique. Il a appris l’anglais et suivi quelques cours de peinture et de sculpture. De retour en Belgique, Ben ne savait pas quelle orientation choisir pour son avenir. Il a finalement poursuivi des études de journalisme à l’Ihecs qui "ne correspondaient pas vraiment à son profil". "Il y a des jeunes qui savent ce qu’ils veulent faire à 15 ans, moi à 20 ans j’hésitais encore. J’ai fait ça un peu pour avoir un diplôme en poche", explique-t-il. Sorti de cette école, Ben se sentait "un peu perdu" et toujours "tiraillé" entre le choix d’un métier plus traditionnel, comme le journalisme, et celui de ses projets artistiques, plus risqué au niveau financier. 

…puis se lance pleinement dans l’art 

Pendant deux ou trois ans, de 2006 à 2009, Ben a enchaîné les "petits jobs dans des boîtes de com", raconte-t-il. Le jeune homme a aussi donné quelques heures de cours (langues, histoire, religion) dans des écoles publiques. En parallèle, il développait ses projets artistiques gratuitement. Peu à peu, les œuvres se sont accumulées et Ben s’est construit un réseau. "J’ai pu commencer à exposer. J’ai un ami qui a joué le rôle de manager, qui m’a bien lancé dans les galeries, on a gagné notre croûte sur mon travail artistique pendant environ 2 ans", poursuit-il. En 2010, le lancement d’une série intitulée "Pencil vs Camera", qui mélange photos et dessins, marque un tournant : ces images rencontrent un succès énorme, un "gros buzz" qui lui permet d’exposer un peu partout. "Ça a été fantastique, j’ai eu beaucoup de chance à ce niveau-là", confie-t-il. "Aujourd’hui encore des gens me contactent de je ne sais où parce qu’ils ont vu ces images quelque part", s’étonne-t-il.

Son concept "Pencil Vs Camera" est enseigné dans les écoles

Depuis lors, Ben a pu commencer à vivre de son art. Pendant trois ans, il a participé à des foires d’art, jusqu’à 4 ou 5 par mois, à Londres, à Berlin… partout en Europe. Il est devenu papa et a quitté Bruxelles pour une maison à Rochefort où il a installé son studio de création en 2012. Il se consacre désormais presque uniquement à ses activités artistiques, même s’il continue de donner quelques heures de cours de temps en temps. "Mais mon vrai gagne-pain, c’est l’art", précise-t-il. Des galeries de Bruxelles et de l’étranger vendent ses œuvres. De plus, il touche des cachets pour ses performances artistiques, "un peu comme un musicien qui donne un concert". En revanche, Ben ne bénéficie pas du statut d’artiste. Il n’a pas fait les démarches pour l’obtenir parce que "tout ce qui est administratif l’horripile au plus haut point". Son concept "Pencil Vs Camera" est devenu si populaire qu'il est à présent enseigné dans de nombreuses écoles de par le monde. A côté de son travail en dessin et en peinture, Ben développe aussi un certain talent en photographie en capturant des clichés aux quatre coins du monde. 

On le demande pour des événements organisés un peu partout 

Le succès de sa série "Pencil vs Camera" continue de lui valoir des sollicitations ces dernières années. Il suppose que les articles le concernant étant toujours en ligne, il apparaît dans les résultats des moteurs de recherche. "Je suis contacté comme ça, je reçois par exemple un mail d'une agence à Hong Kong me proposant de venir sur place le mois suivant pour travailler sur un projet génial", s’amuse-t-il. Ben est ainsi allé à Hong-Kong, en 2015, pour une collaboration avec le chocolatier Galler. Un projet auquel il a consacré presqu’un an de travail. En 2016, il a été invité à participer à une exposition itinérante en Russie. Il y a exposé ses œuvres graphiques, mais aussi des installations interactives. Au mois d’octobre, Ben a été convié à l'exposition de street art "Magic City" en Allemagne, parmi 40 artistes internationaux tels que ROA, Banksy, Shepard Fairey ou SpY. Début 2017, il s’est rendu à Ankara en Turquie pour mettre en place une performance dans le plus grand centre commercial de la ville (Ankamall). Jusqu’à présent, ce sont toujours les organisateurs d’événements qui l’ont contacté mais, dorénavant, Ben souhaite être plus "pro-actif" et arriver avec des propositions, des "idées concrètes" et choisir en amont ses partenaires. 

Il acquiert les connaissances pour ajouter le son à l’image 

Depuis 3, 4 ans, la musique occupe une place de plus importante dans son travail. Il compose des morceaux qu’il qualifie d'"électro-pop". Une nouvelle dimension de son art qui a nécessité l’acquisition de nouvelles compétences. "En musique, il y a pleins d’aspects différents : ingénierie du son, mastering, composition, solfège, gestion des programmes informatiques", souligne-t-il. La démarche est donc "beaucoup plus complexe" que celle de dessiner ou de prendre des photos, estime-t-il. L’apprentissage du solfège et la maîtrise des logiciels de production musicale a demandé des années de travail. "Comme je fais tout tout seul, j’ai commencé par faire des trucs vraiment merdiques et là j’arrive à faire des trucs beaucoup plus pros", raconte-t-il. "Il faut bien se former", note-t-il. "J'aime partager avec les gens, même les choses expérimentales, c'est à prendre ou à laisser, la progression m'intéresse", ajoute-t-il.  

La musique, "sa seule priorité" à l’heure actuelle 

Dans ce domaine, Ben doit encore trouver son public : "Les gens qui aiment mon art graphique n’aiment pas forcément ma musique, et inversement, c'est comme ça". Mais c’est cet aspect musical qui le passionne le plus pour le moment, "sa seule priorité", dit-il. Cette activité n’étant pas encore rentable, elle l’oblige à puiser dans ses ressources financières qu’il doit à son art graphique. "J'investis quand même pas mal de sous et de temps pour faire des clips de qualité, dans la mesure du possible", souligne-t-il. Néanmoins, Ben essaye désormais de mêler sa création musicale à son art visuel. Par exemple, il peint des modèles vivants, des danseurs qui dansent sur sa musique. Et à chaque exposition, il demande désormais systématiquement que ses morceaux musicaux soient diffusés. Ceux-ci font désormais partie intégrante de son univers. 

L’envie de surprendre continue de guider sa démarche artistique 

L’association du son à l’image renforce sa démarche dont le but premier est de "surprendre les gens, les faire rêver pour leur permettre de s’évader de leur quotidien". Ben ne cherche pas à faire passer un message politique, estimant que ce n’est pas aux artistes de le faire. Il veut au contraire proposer "un rayon de soleil", un peu de divertissement dans le quotidien des gens, marqué par les tracas du travail. Ci-dessous, quelques exemples de ses réalisations. Et ces musiques peuvent être écoutées sur son Soundcloud.

Article paru sur RTL INFO le 24 mars 2017.


Ben Heine Art

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flesh and acrylic - body painting - ankamall

Ben Heine Art